A l'heure du cyber sexe, peut-on (encore) croire à la rencontre amoureuse ?
L’hyper « connecting » nous amène à renforcer une image fantasmagorique de ce qui n’est pas encore palpable… En effet, le virtuel reste dans le monde du rêve et de l’illusion. Aussi certaines plateformes n’hésitent pas à revendiquer des rencontres toujours plus insolites ou extraordinaires, incitant ainsi, la plus sage des personnes, à tenter la ou les expériences du grand frisson...
Ainsi, transgressant les lois, cela nous plonge dans un profond désarroi dualiste :
« je fais, je ne fais pas ? » « Bien ou mal ?» « Responsable ou coupable ? »
Que ce soit dans les réseaux sociaux ou sur les sites de rencontres, jamais notre société n’a autant vu de gens reclus ou déprimés à cause de la solitude …Nous sommes à l’ère de la rapidité et de l’immédiateté, où l’être humain devient « un produit » de consommation d’utilité passagère, dans un monde qui se veut libre, libertaire ou libertin…
Enorme paradoxe que celui du « j’ai 3500 amis sur mes réseaux sociaux, mais je suis toujours seul(e)pendant le week-end ! »
Mais ne nous y trompons pas !
Le numérique rompt en partie le lien social qui nous unit à l’autre et aux autres. Le but et la finalité d’une rencontre amoureuse restent presque toujours les mêmes : l’aboutissement à une sexualité heureuse et épanouie. Et on y croit !
L’illusion d’une sexualité débridée et sans limite nous diminue dans l’évaluation de l’image de Soi.
Le virtuel nous dupe : pas de sensation olfactive, pas de toucher sensitif ou sensoriel, tout se passe au niveau du cerveau, avec les progrès technologiques et la réalité augmentée, tout est absolument artificiel et sans « âme ».
Qu’advient-il de la séduction d’un simple « plan drague », juste pour flirter, pour faire connaissance, proposer des sorties et découvrir ainsi des points de vue et goûts communs ? La sensation de quelqu’un qui vous frôle, qui vous regarde, qui plonge son regard dans le vôtre, la magie du langage, le timbre de voix, la parole qui illustre ce que la personne pense de vous, ce sont autant de détails que vous ne pourrez jamais connaître à travers le « cyber ».
Sexto, texto, mails, sms, aucun d’entre eux ne pourra jamais remplacer l’humain, malgré l’ascension fulgurante des nouvelles technologies, l’individu reste à part entière une personne qui se distingue des machines, avec un cerveau pour penser mais aussi pour imaginer, faire, créer, et avoir des sensations liées à ses émotions.
Alors, quelles conclusions pouvons-nous en déduire ?
Toutes ces nouvelles technologies ne nous entraînent qu’à des comportements addictifs et dépendants, elles inhibent notre notion de désir qui, à lui seul, nous exalte et nous transporte vers l’amour de Soi d’abord, puis de l’Autre, avant de nous transformer sincèrement et véritablement.
Il ne s’agit pas de porter un jugement ou une sentence à ceux et celles qui utilisent ces moyens de connexion, mais plutôt de mettre l’accent sur ces « outils » qui entravent tout simplement notre créativité et peuvent, à tout moment se retourner contre nous et devenir dangereusement pervers.
En finalité :
Restons simples et soyons heureux de pouvoir (encore) communiquer simplement avec les autres. Nous avons tellement à apprendre de l’humain, l’aventure est sans fin…